Des voies
romaines
Coulent dans mes veines.
Des hordes
de légionnaires
Envahissent mon
corps.
Au col de
Panisard,
J’ai la valve pulmonaire qui
s'emballe.
Les fils
de Rome hors d'Italie
Se passent
volontiers d'un lit
Pour se
faire sucer
Le long de
la Via Domitia.
Voie du
conquérant,
A la
froideur rectiligne
Qui
s'enfonce sans répit
Dans le
cul des jeunes filles
Venues
d'ailleurs.
Posées là,
en bornes milliaires,
En
machines à sous
Dont les
canalisations en plomb
Intoxiquent
Narbo Martius
Qui
transporte du carburant
Aux riches
villas romaines.
L'Espagne
cultive son raisin.
Et la
Grèce lui propose
Ses lignes
graphiques.
Amis,
archéologues,
Armez-vous
de courage
Avec du
goudron.
Et broyez
enfin les os
de ces
hommes nouveaux
Qui se
prennent pour Néron.
Mais qui n’ont pas le courage
D’incendier la ville
Sur la montagne pelée.
Nous obligeant à baisser la garde.
Bientôt, ils feront tomber nos glaives.
En souvenir du temps
Où nous étions centurions.
Nos tuniques et nos cuirasses
Empêtrées sur ce chemin
De liberté.
Dans le chariot chaotique,
Nous avons frôlé le mur pensif
Qui s’est réveillé.
Il a interrogé la bête bleue
Elle s’est mise à rire
De cette olympiade
D’un nouveau genre
En nous lançant son javelot.
Des voies romaines
Coulent dans mes veines.
Transportent des troupes
Hors de mon corps
En me laissant un sentiment
Amer et de dégoût.
…/…